ARCHIVES
des chroniques de René G. Thirion parues en 2006
dans le Moniteur Francophone de la Boulangerie-Pâtisserie
Les tendances de consommation et les artisans
boulangers
A l’aube de 2007, j’ai eu envie de faire un rapide bilan de
l’année écoulée concernant les artisans qui s’occupent des métiers de
bouche pour pressentir l’évolution de cette nouvelle année. Et comme la
réussite de tout commerce, fut-il artisanal, est fortement influencée
par l’environnement dans lequel il se développe, je vais souligner les
tendances qui se marquent.
Les spécialistes marketing considèrent que la vie de
l’entreprise ressemble à celle de tout être vivant. Elle naît et devrait
grandir, mais elle peut s’anémier et en mourir. Elle s’insère dans un
monde en perpétuelle mutation. Elle est donc placée face à des
évolutions de société qui lui offrent des opportunités utiles à son
développement, mais aussi de graves dangers pour sa survie.
Ces évolutions sont générées par tout ce qui entoure
l’entreprise, ce que l’on appelle ses environnements. Ceux-ci sont au
nombre de cinq et il est intéressant de parfaitement les connaître pour
bien analyser les contraintes nouvelles que leur évolution risque
d’apporter.
Faisons donc ensemble un court examen des tendances qui se
sont dessinées dans le passé récent du marché alimentaire.
L’environnement économique
Tout le monde le connaît. C’est l’état économique de la clientèle, de la
région et du pays en général. Il ne faut pas être grand clerc pour
comprendre que la richesse engendre l’augmentation du pouvoir d’achat et
par conséquent les possibilités de vente alors que la pauvreté diminue
le nombre de clients et de vente potentiels. L’environnement économique
constitue actuellement une menace, car les charges augmentent d’une
manière régulière. Peu importe que l’on annonce une diminution de la
fiscalité directe quand l’indirecte s’accroit par l’adoption de mesures
dites morales, telles que la traçabilité des denrées alimentaires, les
prescriptions en matière d’hygiène, les taxes et super taxes pour la
préservation de l’environnement, de la santé publique sans compter les
augmentations des taxes d’accises sur le tabac, sur l’alcool, sur les
produits pétroliers, sur les emballages.
Vous avez bien lu lorsque je qualifie ces mesures de morales
puisqu’elles ont pour but déclaré la santé publique, la protection de
notre planète et l’encouragement aux économies d’énergie.
Mais leurs conséquences sont faciles à pressentir. Le
consommateur aura de moins en moins de pouvoir d’achat, les coûts de
production exploseront avec pour conséquence un chiffre d’affaires
toujours plus difficile à réaliser et des marges rabotées.
L’environnement concurrentiel
Dans tout marché non monopolistique, la concurrence existe. Cet
environnement est donc tout à fait naturel, mais n’en constitue pas
moins une autre menace pour la survie. En effet, il est clair que ce que
le concurrent vend, ne sera pas vendu par vous et cela constitue en soi
un manque à gagner.
Mais cet environnement apporte une pression accrue sur la vie
de l’artisan du fait des grands groupes industriels et commerciaux qui
par les moyens financiers, humains et marketing mis en œuvre, sont à
même d’asphyxier littéralement la petite entreprise.
La prolifération des hyper et supermarchés, des hard discount
et autres chaines internationales, toujours à la recherche des prix les
plus bas mettent en danger la vie même de notre économie.
L’importation de marchandises provenant de pays à bas
salaires et à taxation réduite, prive notre pays d’acheteurs importants
devenus inaccessibles à nos producteurs locaux.
L’environnement technologique
Celui-ci est dominé par les progrès technologiques qui bouleversent les
habitudes existantes. La surgélation et les fours de cuisson modernes
permettent de produire du pain partout, chez l’artisan qui préfère la
facilité, chez le restaurateur qui trouve cette formule pratique et même
chez le consommateur final qui achètera ses pâtons au supermarché ou
fera son propre pain grâce à des machines automatiques. Demain, une
bonne partie de notre alimentation, depuis le mix de céréales jusqu’au
produit fini à réchauffer dans un terminal de cuisson, pourraient
importé des pays de l’Est en attendant d’Asie ou d’Afrique.
L’environnement légal et politique
Il s’agit ici des législateurs européen, fédéral et régional qui
prennent des mesures et des lois qui fragilisent la survie économique de
l’artisan en créant des besoins de plus en plus importants en capitaux
nouveaux et en imposant des contraintes tellement importantes que les
plus petites entreprises n’arriveront plus à s’adapter. L’exemple se
trouve dans l’application de directives européennes sur l’hygiène des
producteurs de beurre qui a conduit, par le coût exorbitant des
transformations à accomplir, à la disparition presque totale de la
production artisanale des petits fermiers. Les nouvelles normes HACCP
favorisent les grands groupes industriels, seuls capables d’investir,
par leur volume de production, dans l’équipement nécessaire au respect
de normes draconiennes.
L’environnement socio-culturel
Les modes et les modifications des habitudes apportent également des
menaces sur le commerce traditionnel de boulangerie. Nous savons que le
consommateur a diminué fortement sa consommation journalière de pain au
profit d’autres aliments. Cette désaffection s’est produite par
l’influence de la publicité, de la diététique et de l’orientation de
l’éducation nutritionnelle. L’on parle même maintenant des
« alicaments » qui remplaceront dans l’esprit du consommateur l’aliment
et le médicament. Un truc pratique au chantage à la santé et qui permet
de faire « passer » des goûts autrement peu tentants L’estomac d’un
homme de l’an 2005 peut absorber autant de pain que celui de l’an 1900,
mais des produits de substitution ont pris le relais. Biscottes,
céréales préparées, biscuits et barres chocolatées ont pris une place
déterminante dans notre alimentation.
Encore une fois c’est l’industrie standardisée de masse qui
supprime le travail individuel.
La description de ces 5 environnements n’est intéressante que si elle
permet à l’homme de métier que vous êtes, de prendre en compte ces
changements qui surviennent et de vous adapter au mieux en fonction de
ces modifications.
Le propre de notre siècle est une accélération encore jamais
vue des transformations de la société, laissant l’être humain de plus en
plus inadapté par méconnaissance du phénomène. Percevoir les tendances
au changement et même parfois les anticiper, vous permettra de résister
à cet univers impitoyable. Les tendances que vous ai décrites ci-dessus
vont fortement influencer le futur de votre entreprise. Pour réussir à y
résister, il n’y a pas cinquante solutions. Vous devez confirmer votre
image d’homme de goût et la qualité de votre travail pour conserver et,
pourquoi pas conquérir une clientèle, qui fera toujours le choix de la
créativité sur la production manufacturière banale.
C'est Claude Lévy-Strauss, célèbre anthropologue français du
siècle dernier , qui déclarait cette vérité trop souvent ignorée, "Le
savant n'est pas l'homme qui fournit les vraies réponses ; c'est celui
qui pose les vraies questions".
La vraie question pour 2007 est simple. Etes-vous prêts à
vivre, même si cela n’est pas toujours facile, votre passion de la
matière, du travail et du goût et à éveiller la même passion chez vos
clients ? Je vous le souhaite sincèrement, car l’artisan est le dernier
rempart de l’humanisme et dans ce monde de plus en plus automatisé,
c’est la seule valeur qui doit réapparaitre.
décembre
2006
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L’âme de la boulangerie, c’est le comptoir de
vente
J’ai eu plaisir à prendre en exemple un jeune boulanger
qui venait de s’installer, non loin de chez moi. J’écrivais dans le
Moniteur de juin 2005, sous le titre « Une si jolie petite
boulangerie », tout le bien que je pensais de l’accueil qui y était
réservé au client.
Je disais notamment « L’accueil et la prise de commande
furent de la qualité de ma première visite. Je fus à nouveau frappé par
le sourire et la gentillesse de la dame qui servait. Je suppose qu’il
s’agit de la patronne, ou alors le patron a mis la main sur une perle
rare. Le gâteau consommé, je devins un client fidèle et n’achète
désormais plus mon pain que là, sauf impossibilité. ».
Un an après, le succès aidant, je ne vis plus que
rarement cette dame qui était la patronne, souvent remplacée par des
vendeuses. Et là, tout ce qui m’avait semblé positif disparaissait
progressivement.
Ce n’était pas qu’elles étaient antipathiques, ou peu
commerçantes, ou encore négligentes. mais je ne trouvais plus le plaisir
que j’éprouvais lors des mois précédents à pousser la porte de la
boulangerie.
D’abord, et c’est normal, elles ne me connaissaient pas,
me renvoyant ainsi dans un anonymat que tout client fidèle supporte
difficilement.
La qualité servie était toujours excellente, le patron
restait sympathique, mais peu visible puisqu’il se trouvait en atelier,
et si je fréquente encore la boulangerie, c’est d’une manière aléatoire,
lors de mes passages à proximité. Je ne me déplace plus spécialement
pour y acheter mon pain. Tout ceci pour arriver illustrer le titre de ma
chronique, « l’âme de la boulangerie, c’est le comptoir de vente ».
Cette évolution m’a conforté dans la conviction profonde
que si le savoir-faire compte pour réussir, le savoir-communiquer est
encore plus important. Malheur au patron boulanger qui ne donne pas
priorité à celle ou celui qui va être en contact direct dans ses
rapports quotidiens avec le client.
Soit il est en contact permanent avec sa clientèle, soit
il se fait représenter par sa femme si elle partage la même passion pour
le métier et le même amour du produit. Si elle ne peut se consacrer à
cette tâche, pour des raisons familiales ou autres, elle devra se faire
remplacer par une vendeuse, mais alors une vraie vendeuse, motivée au
succès du commerce, parfaitement honnête et aimant le contact avec le
public.
Et c’est là que souvent le bât blesse. Le boulanger
engage une jeune fille, parfois même une apprentie vendeuse, pour
assumer ce rôle moteur qui va assurer une fidélisation de la clientèle
et une amélioration du chiffre d’affaires. Est-il sensé de confier à des
mains inexpérimentées une si lourde responsabilité ? Est-ce une réelle
économie que de choisir une employée qui sera rémunérée au minimum parce
qu’elle est débutante ou mal formée ? Est-ce une bonne gestion
commerciale de changer constamment de personnel de vente, rendant ainsi
la boulangerie aussi impersonnelle qu’un rayon de grand magasin ?
Paraphrasant Montesquieu, célèbre auteur français du 18e siècle qui
disait, « l'histoire du commerce est celle de la communication des
peuples », je dirai que l'histoire de la boulangerie est celle de la
communication entre le boulanger et son client. Ce qui est ignoré,
n'existe pas pour ce dernier.
Que peut-il savoir de la merveilleuse alchimie qui s'accomplit dans le
pétrin et sous la manipulation expérimentée de l'ouvrier ? Que
connaît-il de l'enfournement et de la surveillance attentive de la
cuisson pour former une mie aérienne dans une croûte juste dorée à
point ? Que sait-il du défournement et du ressuage qui permet de trouver
la consistance idéale ? Sait-il également que le choix de la farine, de
la levure, de l'eau et même du sel va influer sur la qualité qu’il
désire ?
Les
vendeuses trop souvent ne prennent pas le temps de discuter avec le
client. Elles ne sont pas boulangères de métier et n'ont pas de grandes
connaissances en matière de panification. sur le résultat du travail
fourni.
Un
bon personnel de vente doit donc être formé à une connaissance
élémentaire des produits qu’il vend. Il est amusant, mais triste
également, de constater que parfois le client connaît mieux la
composition d’une pâtisserie que la vendeuse.
Non, le pari est trop risqué et la concurrence trop rude
pour ignorer la principale règle économique, il ne sert à rien de
produire si l’on ne vend pas. Il est donc important de porter tous ses
efforts sur la vente comptoir. Je dirai qu’il vaut mieux payer le
salaire d’une vendeuse efficace qui vous assiste dans le difficile
combat commercial, que d’investir dans de la publicité.
L’artisan attire parce qu’il fait un produit différent de
tous les autres et qu’il est apprécié par son client. Si le client n’a
plus une sympathie instinctive pour lui, si ce n’est plus un acte
agréable et volontaire de pousser la porte de son magasin, pourquoi
n’irait-il pas ailleurs ?
Dans le temps, il y avait deux ou trois artisans
boulangers par village, les grandes surfaces n’existaient pas et les
habitants se déplaçaient peu et consommaient beaucoup de pain . Cela
signifiait qu’ils étaient obligés de se fournir quotidiennement sur
place et que l’humeur du boulanger importait peu dans le choix de leur
fournisseur.
Aujourd’hui, certains ont la nostalgie de l’accueil et du
sourire de la boulangère, de l’odeur de cuisson sortant du fournil et du
goût authentique du pain. C’est ceux-là qui constituent la majeure
partie de vos revenus. Il serait dommage de les décevoir par une
réception mal adaptée dans votre établissement. La personne qui sert au
comptoir sera primordiale pour l’avenir de votre commerce.
octobre
2006
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LE MARKETING TARTE À LA CRÈME ???
Souvent, dans tous mes
écrits, j’insiste sur la faiblesse marketing des petites entreprises de
notre région. Elles sont encore baignées d’une culture industrielle qui
date du temps où la valeur du produit avait plus d’importance que sa
présentation. Alors qu’aujourd’hui l’Amérique du Nord et le Continent
asiatique, même dans les plus petites firmes, utilisent toutes les
techniques de positionnement et de communication, notre vieille, et
j’emploie cet adjectif à regret, Europe continue à maintenir ses anciens
schémas frileux de pensée.
Bien sûr, certains chefs
d’entreprise pensent moderniser leur gestion commerciale, qui en
achetant un logiciel coûteux de CRM (Customer Relationship Management),
qui par la mise sur le marché de produits innovants, qui encore par la
copie pure et simple du mode de distribution des grands groupes. Mais la
plupart du temps, cela ne peut réussir, car il leur manque un élément
essentiel, une véritable pensée orientée marketing.
J’affirme que le
marketing est une véritable philosophie qui place au centre de
l’activité commerciale la réalité des rapports humains.
« Le marketing est
une activité humaine orientée vers la satisfaction des besoins et des
désirs au moyen de l’échange », énonçait Philip KOTLER dans son
ouvrage «Marketing Management».
Cette définition montre
à la fois la complexité, mais aussi toute la convivialité du marketing.
Une production doit répondre à un besoin ou à un désir, elle doit être
échangée pour procurer ce dont le producteur a besoin, le cas échéant,
une rentrée financière qui lui permettra d’amortir et de rémunérer ses
investissements, de payer les matières, les frais, la main d’oeuvre
utilisée et de réaliser un profit si possible.
C’est un système de
civilisation basé sur un échange actif, les deux parties devant retirer
un avantage de la transaction proposée.
Le succès de celui qui
produit, entraîne une politique d’expansion et d’emploi. L’expansion et
l’emploi augmentent le pouvoir d’achat du consommateur, c'est-à-dire le
succès du producteur. Ceci démontre que le marketing, s’il offre souvent
l’aspect d’une boîte à outils commerciaux, est surtout une manière de
pense et de vivre.
Arrivons à notre titre,
le marketing une tarte à la crème ? Cette expression date du cinéma muet
où l’acteur privé de parole, créait un effet comique par le lancer de
pâtisseries abondamment garnies de crème fraîche au visage de ses
partenaires.
J’ai bien peur que, pour
le patron d’une petite entreprise, et par conséquent pour le boulanger
ou le pâtissier, le marketing ne soit souvent qu’une « tarte à la
crème ». La manière d’en parler, avec ses anglicismes et ses
néologismes, le fait voir comme un ensemble de techniques onéreuses,
pouvant seulement être exploitée par les grands groupes.
Il est vrai que s’offrir
les services d’un spécialiste en la matière peut faire hésiter, car il
va probablement bousculer la vision confortable du producteur en mettant
l’accent sur la séduction plutôt que sur la raison.
Il est psychologiquement
plus facile d’investir dans du matériel que dans un concept. Pourtant,
le Docteur Land, inventeur de la photographie instantanée, a fait une
fortune immense en faisant le contraire. Il a investi massivement dans
les moyens commerciaux et publicitaires plutôt que dans la construction
d’usines. La première qu’il a construite l’a été dans les années 70
alors que le lancement de l’appareil photo s’était fait dans les années
50. Vingt longues années où il a privilégié la vente plutôt que la
production.
Pour exister et résister
à une concurrence toujours plus agressive, il est important de prendre
la « pose » marketing, face à une clientèle de plus en plus changeante.
La seule certitude, et cela c’est une des rares tendances commerciales
lourdes existant encore, se situe dans le fait que les exigences des
consommateurs augmentent et que la clientèle se divise désormais en deux
catégories.
D’une part, ceux qui
cherchent un produit standard à un prix le plus bas possible et les
autres qui cherchent « le » produit d’une qualité particulière même si
son coût est plus élevé. Il est certain que la première catégorie
fréquentera régulièrement la grande distribution alors que la deuxième
privilégiera plutôt l’artisan. Mais ce choix est purement irrationnel.
Il n’est pas possible de comparer tous les prix et toutes les qualités.
Certains paieront plus cher un produit et seront convaincus d’avoir fait
le bon choix parce qu’ils ont la conviction que ce grand magasin vend au
meilleur prix, d’autres seront persuadés d’avoir fait un « maître
achat » simplement parce qu’ils ont choisi un produit artisanal.
Comme l’artisan ne peut
concurrencer l’industrie, il a donc intérêt à donner l’image d’une
fabrication originale de qualité que l’on ne peut trouver ailleurs. Et
c’est par cette image qu’il vendra.
Mais comment construire
cette image qui parle à l’imaginaire et à l’émotionnel de l’individu,
sinon en adoptant une véritable stratégie de communication marketing.
Mais une petite ou
moyenne entreprise peut-elle prendre cette orientation vitale ?
Il est évident que la
plupart des dirigeants de PME ne sont pas des spécialistes du marketing,
mais plus de 90% des petites et moyennes entreprises en ont pourtant le
besoin évident. Pour des raisons budgétaires notamment, ils ne peuvent
engager un responsable spécialisé en la matière, car son travail sera
trop souvent ponctuel et limité. Pourtant, sa nécessité est là,
pressante et indispensable.
Mais pourquoi ne pas
utiliser le marketing en faisant appel à un conseil extérieur, quand le
besoin s’en fait sentir ? Cette externalisation du marketing existe
depuis longtemps au Canada et aux États-Unis ainsi que dans la plupart
des pays anglo-saxons, terres de culture de cette discipline. C’est
normal, car ces entreprises utilisent beaucoup plus le marketing que
dans nos contrées et pourtant nos patrons devraient, eux aussi, en
appliquer les règles pour réussir comme leurs collègues
d’outre-Atlantique.
Sur la terre de la
libre-entreprise, l’on prend toujours les grands groupes internationaux
comme modèle de gestion commerciale moderne, mais il faut savoir que
dans des pays comme l’Amérique du Nord ou le Canada de nombreuses
petites sociétés aussi réussissent simplement parce qu’elles sont
entreprenantes et qu’elles utilisent, elles aussi, le marketing.
Non, le marketing n’est pas une tarte à la crème et ce n’est pas non
plus un nouveau truc de vendeur. C’est une manière vivante de s’insérer
dans une société moderne et positive.
mai
2006
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"MA PLUS BELLE
HISTOIRE D'AMOUR ... C'EST VOUS"
C’est ainsi que Barbara, trop vite disparue, terminait son tour de chant
en s’adressant à son auditoire. Et celui-ci réagissait frénétiquement
par des applaudissements longs et nourris, car il sentait, jusqu’au fond
du coeur, combien le message était sincère. Toute la personnalité de
cette grande dame, pourtant si fragile, se traduisait dans son besoin
extraordinaire de vivre dans une communication totale et parfaite avec
son public.
Il y a déjà de nombreuses années, j’ai eu la chance de voir et
d’entendre cette « grande Dame en noir " au Conservatoire de Liège et le
souvenir est toujours vivace. Elle aimait chanter, elle aimait son
public, elle avait besoin de lui... et elle en vivait très bien. Elle
chantait avec la même passion dans les grandes salles de spectacle comme
dans les petits centres culturels.
Souvent, j’ai comparé Barbara à un véritable artisan. Son produit était
ses chansons, développées avec soin pour répondre de la manière la plus
parfaite possible à l'attente de ses admirateurs. Le prix de son
spectacle et la salle où il se déroulait leur étaient adaptés. Sa
communication était empreinte de respect et d'estime pour son public,
mais transmettrait toute sa passion à vouloir séduire, plaire et
conquérir. Elle observait, de manière instinctive, les règles du
marketing que trop d’artisans ignorent encore et qui sont pourtant des
règles d’intelligence et de bon sens. C’est pourquoi j’ai plaisir à la
citer en exemple.
L'Amour du client
La justification et la finalité de l'artisan se situent dans l'amour
qu’il porte à son consommateur. Sans cet amour... pas de durée... pas
d'expansion... pas de vie ! Quel dommage que les instituts de formation
s'obstinent à former des ouvriers froids et des patrons calculateurs
dont le but déclaré se situe dans l'amélioration de comparaison du
couple dépenses/retour sur les investissements et l'augmentation du
bénéfice !
Pratiquer un métier d’une manière noble est la seule manière d’atteindre
à la réalisation de l’individu et à son bonheur d’exister. Dans notre
civilisation actuelle, l’on a trop tendance à privilégier l’esprit au
détriment du cœur, le calcul écrase le sentiment, l’agitation permanente
supprime la plénitude de l’être.
La fabrication du produit, l’accueil au magasin et la vente sont des
moyens techniques dont on doit tenir compte pour atteindre le client,
mais pas à la manière froide d’un prédateur. Je ne considère pas comme
inutiles les sciences que l'on essaie de rendre exactes par des systèmes
organisationnels, mais considérer l’être humain comme une machine à
consommer n’importe quoi au nom de son profit personnel, est la négation
même de la personnalité de l’homme de l’art. Une sensibilité existera
toujours dans l'être humain. Tant que le besoin d'être aimé et reconnu
existera, la plus belle histoire d'amour d'un artisan devra toujours
être son client.
"Le
client a trois centres d'intérêt", martelait Raymond Schyns,
formateur en entreprise, « lui, lui et … encore lui ". Il
soulignait ainsi combien il a besoin de reconnaissance et le désir
profond qu'il a d'être écouté, apprécié, d’être aimé. Il veut être servi
et non asservi, être courtisé et non dominé, être écouté et non rejeté.
Comme l’offre dépasse la demande du marché et concurrence aidant, il
n'entend plus accepter les diktats d’un fournisseur et se venge sans
pitié de celui qui ne le considère pas suffisamment. Non seulement il le
quitte, mais encore il lui fait une contre-publicité meurtrière.
Que peut penser le vrai artisan de cela ?
Le
produit :
*
Il n'est utile et nécessaire que si votre client le juge utile et
nécessaire,
* Il n'est bon et bien fait que s'il correspond au goût et à l'envie du
client,
* Son prix est bon marché ou cher selon la perception et l'intime
conviction qu’il en a.
Le magasin :
* Il n'existe que si votre client le voit et y est attiré,
* Il n'est pas comme vous le percevez, mais bien comme le client le
perçoit,
* Il n'est agréable et accueillant que si votre client l'apprécie
réellement.
L’ artisan
* Il n’existe que si ses qualités sont reconnues par sa clientèle
*
Il a l’amour de son métier et le communique
*
Il partage les valeurs de ses clients.
À
cette lecture, vous constaterez qu’entre le client et l’artisan, tout
est impressions, convictions, sensations qui conduisent à
l'indifférence, à l'amour ou même à la haine.
Le marketing de l’artisan... c'est une histoire d'amour et sa plus belle
histoire d'amour, c'est le client.
Dans sa chanson, Barbara dit dans un couplet :
" Elle fut longue la route
Mais je l'ai faite la route
Celle-là même qui menait jusqu'à vous
Et je ne suis pas parjure
Si ce soir je vous jure
Que pour vous je l'eus faite à genoux
Il en eût fallu bien d'autres
Que quelques mauvais apôtres
Que l'hiver ou la neige à mon cou
Pour que je perde patience
Et j'ai calmé ma violence
Ma plus belle histoire d'Amour, c'est vous (*)".
Quel bonheur si l'artisan s'adressait ainsi à ses clients !
C’est vrai que la route qui conduit à vos clients a été et sera encore
longue, c’est également vrai qu’il vous faudra travail, obstination et
expérience pour les atteindre et leur plaire, mais c’est aussi vrai que
vous serez empli de joie à les voir revenir à vous.
avril 2006
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COMMENT MIEUX
VENDRE SES PRODUITS ?
L’achat d’un produit est toujours motivé par deux raisons. Par la
satisfaction du besoin physique auquel il répond, mais aussi et surtout,
par l’image qu’il suscite dans l’esprit de l’acheteur.
Prenons un exemple simple. Si l’on achète un gâteau, il est évident que
la motivation primaire devrait être de se nourrir, de fournir à son
corps les éléments nécessaires et indispensables à sa survie.
Mais, vous m’objecterez que ce n’est pas pour se nourrir que l’on achète
ce type d’aliment, mais bien par gourmandise, parce que l’on pense
trouver du plaisir à le savourer, et vous aurez raison.
Cette attente, typiquement psychologique et non physique, est ce que
j’appelle la caractéristique perceptuelle du produit. Elle comprend tout
ce qui influence d’une manière instinctive l’achat. Cela va de la beauté
du gâteau jusqu’au souvenir lointain de sa dégustation dans l’enfance.
Cette image purement virtuelle, c'est-à-dire non matérielle et
intangible, est non seulement influencée par les formes, les couleurs,
les odeurs, le toucher mais même par les bruits. Notre cerveau analyse
la perception donnée par les cinq sens que nous possédons et la compare
à une base de données basée sur l’éducation, les souvenirs, les
expériences vécues et même les commentaires enregistrés à son sujet.
Bien entendu, la plupart des données examinées sont enfouies dans notre
inconscient et jouent sur notre jugement, sans que nous sachions
exactement pourquoi nous désirons ou nous rejetons le produit.
Mais cette image est également influencée, avec les mêmes critères
d’analyse, par l’environnement dans lequel le produit de trouve. Même
s’il est attrayant, l’endroit où il est disponible et/ou la manière dont
il est consommé peuvent influer négativement sur sa séduction.
J’ai tendance à dire que les caractéristiques perceptuelles justifient
parfois jusqu’à 90% de la décision d’achat.
Par
conséquent, si les caractéristiques perceptuelles du produit sont
importantes et à cultiver, celles de l’entreprise le sont également.
Qui, raisonnablement, peut trouver esthétiquement correct la vision
d’une fleur fraîchement coupée dans un vase garni de fleurs fanées ?
Il faut savoir que notre culture nous a donné des règles qui déterminent
notre envie ou notre dégoût. La présence de produits en opposition dans
une pâtisserie crée une image désagréable dans l’esprit du consommateur.
Comment imaginer du saucisson à l’ail, même dans une vitrine séparée,
mais proche d’un chou à la crème fraîche ?
Parfois, soucieuse d’une hygiène stricte, la boulangère utilise eau de
javel ou détergents parfumés pour le nettoyage du magasin. Reconnaissez
que c’est une odeur inattendue et contrariante pour celui qui aime humer
les senteurs chaudes du pain que l’on vient de cuire.
Notre éducation nous envoie des signaux forts qui font que l’image que
nous percevons d’un produit (et par conséquent, d’un lieu de vente) a
une forte influence sur la manière dont nous allons l’apprécier.
C’est Faith Popcorn, brillante conseillère marketing de grands groupes
internationaux, qui écrit dans son dernier ouvrage sur les tendances (en
Amérique) : " Les consommateurs sont rongés par la folie du pain. Peu
importe qu’il soit immangeable (Wonder) ou bon (le pain de gruau de
Pepperidge Farm), le pain industriel préemballé n’arrive pas à la
cheville du pain croûté à peine sorti du four.
À
la merveilleuse boulangerie Ecce Panis de New York, on hésite entre la
foccadia garnie de tomates séchées au soleil, les tresses aux oignons,
aux anchois et aux olives et les belles miches paysannes, fraîches du
matin. Les ouvrages de Peter Mayle (qui a délaissé la Provence pour
venir s’installer à Hampton) sur les délices de la vie provençale dans
une ancienne ferme en pierre ont sans doute quelque chose à voir avec
l’ambiance paysanne qui teinte aujourd’hui toute l’industrie du pain. Il
n’est pas rare, dans les grandes villes américaines, de voir rentrer les
gens chez eux avec une baguette sous le bras ".(Clicking page 107 –
Éditions de l’Homme – 1996).
L’exemple d’une connotation "artisanale et conviviale " du produit,
répandue dans l’esprit du consommateur américain donne un essor nouveau
au pain dans le royaume des corn flakes et démontre à suffisance toute
l’importance et la valeur de l’image. C’est l’élément le plus essentiel
que l’artisan de nos régions doit redécouvrir.
La meilleure publicité pour le pain passe par l’image du boulanger
amoureux de son travail. Puissent les boulangers travailler avec leur
passion et leur personnalité. L’évolution de la société fait que le pain
n’est plus la nourriture de base. Face à la diversité des aliments
concurrents, il trouvera de nouvelles parts de marché en jouant sur ses
caractéristiques perceptuelles. C’est parfois plus un souvenir
d’enfance, un visage avenant ou encore une appréciation sentimentale qui
font vendre et aimer le produit proposé. La qualité est importante, mais
elle a besoin du support d’un capital de sympathie de la part du client.
Des tests scientifiques de dégustation menés aux Pays-Bas ont démontré
la difficulté de reconnaître la boisson avalée lorsque le dégustateur
avait les yeux bandés et le nez obstrué. Sans la vue et l’odorat, la
saveur perd brusquement toute son acuité. Cela prouve la pertinence de
travailler sur l’image du pain, mais aussi du boulanger et de sa
boulangerie que le client enregistre.
Enfin, sachez que pour votre client, vous devez être l’antithèse de
l’industrialisation et de l’uniformisation et cultiver la différence par
rapport à vos confrères. Pour lui, vous et votre fabrication, devez être
unique et difficilement remplaçable.
Prenez conscience de toutes ces choses qui ne sont pas vos matières
premières et que vous devrez utiliser pour être apprécié, c'est-à-dire
vendre suffisamment pour continuer à vivre votre harmonieusement le
métier que vous avez librement choisi et dont vous ne voudriez pas être
rejeté.
N’oubliez jamais l’importance de l’image pour votre entreprise.
Améliorez-la sans cesse. Elle vous conduira à la réussite.
mars 2006
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LE CYCLE DE VIE
D'UN COMMERCE
Tous les spécialistes marketing vous le diront, chaque
produit a un cycle de vie exactement comme l'être humain. De la
naissance à la mort, en passant par l'adolescence et l'âge adulte, il a
les mêmes phases de vie que l'on nomme respectivement le lancement, la
croissance, la maturité et le déclin.
Par extension et par comparaison, l’on peut parler également d’un cycle
de vie du commerce. Le commerce a exactement les mêmes exigences pour
exister que le produit, à savoir qu'il doit intéresser le client, le
séduire et l'amener au désir de le fréquenter et de s’y approvisionner.
Comparons avec les « 4P " de Philip Kotler ou les « 4C " plus récents de
Robert Lauterborn du "marketing-mix " dont je vous ai déjà souvent parlé
dans cette chronique.
Le commerce doit répondre à un besoin de la clientèle ("Product"
ou "Consumer Value"). Il sera considéré étant cher, pratiquant
des prix moyens ou étant bon marché ("Price" ou "Cost").
Il devra être facilement accessible à la clientèle visée ("Place"
ou "Convenience"). Enfin, il devra faire connaître son activité
par des moyens classiques comme la vitrine et le comptoir ou par la
publicité ("Promotion" ou "Communication"). Vous
constaterez aisément la similitude existante entre la vie d’un commerce
et celle d’un produit. Par conséquent, l'on peut lui appliquer également
la théorie du cycle de vie.
Examinons cela en détail et essayons d'appréhender correctement les
quatre phases principales.
1ère phase : Le lancement
Le
fait d'ouvrir un commerce dans une localité n'entraîne pas
nécessairement une activité suffisante à sa survie, encore faut-il qu'il
draine une clientèle suffisante, ne fut-ce que pour couvrir les frais de
fonctionnement et l’amortissement programmé de l’investissement réalisé.
Le
futur commerçant va devoir entamer ce que j’appellerai une étude
d'implantation, où il devra tenir compte de différents éléments.
Il
devra établir l’importance de la zone de chalandise de son
établissement, c'est-à-dire le nombre total de clients potentiels sont
installés dans la région sur laquelle son activité peut exercer une
influence. Il est évident qu’un client fera moins de chemin pour acheter
son pain ou une boîte de conserve que pour acheter un ordinateur. Si le
nombre établi est jugé suffisant, il faut encore déterminer le type de
clientèle qui s’y trouve et examiner avec soin si les produits proposés
vont lui convenir afin de déterminer si le nombre potentiel de clients
dont on rencontre les besoins se révèle valable pour la rentabilité de
l'établissement. Quel serait le chiffre d'affaires d'un commerce
d'alcool dans un pays où la religion des habitants leur interdit la
consommation de ce produit ? L’évaluation géographique des clients
possibles devra donc être modérée par leur profil de consommation.
Si le résultat est encore positif, il faut alors étudier le nombre et le
genre de concurrents établis dans cette zone ou dans les zones connexes.
Le commerce envisagé est-il à même de les concurrencer ? au niveau de la
qualité ? du service rendu ? de la gamme de prix ?
Enfin, l'étude devra encore porter sur les détails techniques de
l'implantation. Le lieu est-il facilement visible et accessible ? Y
a-t-il des synergies possibles avec d'autres commerçants ? Y a-t-il du
passage ? du parking ? etc. La liste n'est pas limitative.
Tous ces critères étant rencontrés et la création décidée, il reste le
lancement de l’entreprise. Quels moyens employer pour capter l'attention
du client et lui faire connaître rapidement l’existence du point de
vente afin que les premiers chiffres d'affaires supportent les frais de
gestion du commerce ? Actuellement, par le fait des nombreuses charges
pesant sur les épaules du patron, il est impensable d'envisager une
période de lancement longue. Elle doit être impérativement la plus
courte possible.
2ème phase : la croissance
Le commerce, ayant acquis une clientèle et un chiffre d'affaires
suffisant pour couvrir les frais de fonctionnement, il va falloir les
augmenter pour atteindre les bénéfices nécessaires pour faire vivre son
patron et commencer la récupération d’une partie des investissements
consentis. C'est souvent une période faste où l'enthousiasme voisine
avec l'optimisme, mais il serait fou de croire que les efforts sont
terminés. Au contraire, il va falloir profiter de chaque avancée
commerciale pour tendre à atteindre la phase suivante.
3ème phase : la maturité
Cette fois, cela y est !. Tout fonctionne à merveille et le commerçant
se rend compte qu'il est arrivé à un régime de croisière. Les variations
de chiffres sont devenues insignifiantes. Bien sûr le combat n'est pas
terminé, car maintenant il va falloir, tout comme pour un être humain,
conserver la forme. Il y aura des petites crises dues à une nouvelle
concurrence, à des conditions économiques changeantes, à de légères
modifications de clientèle. C'est la phase à conserver le plus longtemps
possible, car la suivante sera celle du déclin et de la mort de
l'entreprise sauf si la décision est prise à temps de modifier la
stratégie, les produits et/ou la localisation pour une indispensable
adaptation aux changements de son environnement.
4ème phase : le déclin
Lentement, mais inexorablement, le chiffre d’affaires commence à
baisser, le nombre de clients diminue et cette tendance lourde se
confirme, malgré tous les efforts faits pour revenir au stade précédent.
Cela peut être dû à la concurrence devenue plus adaptée, à un changement
de population dans la zone de chalandise ou à un bouleversement
culturel.
Les
exemples sont nombreux à donner. L'arrivée d'un artisan "plus
médiatique" ou d'une grande surface "moins chère", le
changement du statut social des habitants de la zone de chalandise ou
l’arrivée de nouveaux modes de consommation en sont les plus communs.
Mais de toute manière, le changement est ressenti comme irréversible.
Dans ce cas, l'obstination de continuer comme « on a toujours fait »
conduira à la fin irrémédiable de l'entreprise.
L’existence et la réalité du cycle de vie d’un commerce doivent vous
faire comprendre que rien n'est jamais acquis et que votre sécurité
financière tient essentiellement à l’évaluation d’un avenir difficile à
prévoir, mais toujours changeant et non à l’exploitation passive et
confortable d’un présent où tout va bien. Trop souvent, des commerçants
vont à la faillite par refus freudien d'envisager la mort de ce qu'ils
ont construit avec amour et difficulté pour envisager un changement
d'activité, de production ou de localisation à temps.
Il faut être bien conscient que plus l’on continue à défendre d’une
manière passive un commerce en phase de déclin, plus la perte financière
sera sévère. Non seulement les difficultés à continuer la vie de
l'entreprise augmenteront avec le temps, mais l’hémorragie financière
deviendra inexorable et la possible remise de commerce improbable. C’est
pourtant sur cette dernière que pas mal de commerçants se basent pour
assurer leur retraite.
En
conclusion, le commerçant avisé, conscient de l’existence du cycle de
vie du commerce saura prendre la décision difficile, mais nécessaire de
changer son entreprise en fin de la phase de maturité, de la renouveler
ou de la remettre dans de bonnes conditions.
Une dernière remarque importante. En cette période économique et sociale
instable, la durée des phases du cycle a tendance à se raccourcir. Une
adaptation rapide à toute menace commerciale décelée est indispensable à
l’entreprise.
février 2006
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