ARCHIVES
des chroniques de René G. Thirion parues en 2004
dans le Moniteur Francophone de la Boulangerie-Pâtisserie
2004 sera une bonne année
pour vous!
Que serait un article
de marketing paraissant en début d'année sans les souhaits traditionnels
du chroniqueur et sans bonnes nouvelles à annoncer pour les temps à
venir. Je vous présente donc
mes meilleurs voeux pour l'année 2004 mais je ne puis les formuler
sincèrement que si vous acceptez de le lire et d'en accepter son
contenu.
Je puis vous annoncer
que le taux de croissance de l'économie de la zone euro devrait se
situer cette année à + 1,80% et l'année prochaine à + 2,50%, seuil
significatif au niveau de l'emploi. Les Etats-Unis qui influent
tellement sur notre économie devraient être à 3,00% en 2004 et à 3,10%
en 2005.
Bonne nouvelle, mais
vous concerne-t-elle? La vie d'une entreprise est, bien entendu,
déterminée par l'environnement économique et trop souvent les patrons
se réfugient derrière ces prévisions financières pour justifier tous
les malheurs (ou les bonheurs?) qui arrivent à leur chiffre 'affaires.
Mais est-ce la bonne attitude?
Ce sont des données
environnementales qui influent sur la richesse économique de notre pays
mais la véritable manière de gagner le dur combat de la vie
commerciale réside dans la faculté d'adaptation de votre entreprise à
résister aux menaces et à profiter des opportunités se profilant à
horizon. Une menace qui apparaît entraîne toujours par compensation l'apparition
d'une opportunité. Gouverner, ce n'est pas prévoir mais vouloir,
contrairement à ce que dit l'adage populaire.
La volonté, le grand
mot est lâché. Ne parlons pas des créateurs de nouvelles entreprises
qui ont ou devraient avoir le « feu sacré ». Mais les patrons
boulangers bien établis, et parfois depuis des années, ont-ils encore
l'envie de pratiquer le dur labeur de l'artisanat?
Les menaces pour eux
sont bien réelles. La concurrence de plus en plus puissante des grands
groupes de distribution, la libéralisation du prix du pain, la
désaffection au profit des céréales préparées, la perte de pouvoir
d'achat de certains clients, tout cela pèse sur l'avenir de leur
commerce.
Heureusement, en
opposition à la grande invasion des produits aseptisés et standardisés
que tente de nous imposer l'Europe, un nombre grandissant de
consommateurs est à la recherche de produits alimentaires naturels,
sains, artisanaux, quitte à rémunérer beaucoup mieux le fournisseur qui
respectera leurs désirs en matière de goût et de qualité.
Les écologistes
d'abord, et maintenant les manifestations des altermondialistes contre
la « mal bouffe » sont la preuve incontestable du dégoût d'une
population face à un monde de plus en plus déshumanisé dans sa manière
de consommer. Certes, ce ne sont pas nécessairement les clients
désirés mais ils sont l'expression d'une révolte consumériste qui
gronde et qui devrait faire le bonheur des petits fabricants
indépendants.
A quoi peuvent bien
servir les associations d'aide à la promotion du pain si elles prêchent
dans un océan de désintérêt et de laisser-aller du patron boulanger? A
quoi peut bien servir la formation si elle ne sert plus à rien ?
J'ai en tête une
chanson de Jacques Brel qui m'obsède depuis des années.
« L'aventure
commence à l'aurore, à l'aurore de chaque matin. L'aventure commence
alors que le soleil nous lave les mains. L'aventure commence à l’aurore
et l’aurore nous guide en chemin, l’aventure c’est le trésor que l’on
découvre à chaque matin.
Pour Martin c’est
le fer sur l’enclume, pour César le vin qui chantera, Pour Yvon c’est ma
mer qu écume, c’est le jour qui se lève, c’est le blé que l’on bat. »
Le grand Jacques avait
raison, c’est la vie simple de l’artisan qui peut encore le sauver . Il
doit cesser de croire à la mécanisation et à l’automatisation et les
remplacer par son savoir-faire, par sa passion, par son humanité.
C’est toutes ces
raisons qui justifient le titre de ma chronique « 2004 sera une bonne
année pour vous ! ».
Pour vous si vous
décidez de ne plus être passif face à une situation qui se détériorera
si vous ne réagissez pas ; pour vous si vous ne regardez plus les
malheurs du voisin ou du concurrent comme preuve d’une dégradation
irrémédiable générale qui vous condamne ; pour vous si vous prenez la
décision ferme de ne plus attendre passivement une éclaircie qui dépend
fortement de votre bon vouloir.
Les temps sont durs
c’est vrai, mais sont-ils la justification d’une attitude suicidaire et
d’une paralysie qui ne peut qu’être mortelle ?
Sachez que la première
qualité d’un produit qui justifie son achat n’est pas son prix mais
l’image qu’il donne à celui qui va le consommer. Il faut donc ne pas se
contenter de la qualité que l’on peut lui offrir, encore faut-il
l’habiller d’un prestige basé sur un savoir-faire, sur un terroir et sur
la nouveauté.
Ce sont les trois
éléments que vous devrez intégrer dans votre stratégie en 2004 afin de
reconquérir la part de marché qui vous revient et dont beaucoup tentent
de vous déposséder.
Bonne et heureuse année
aux hommes de bonne volonté et dotés d’un savoir-faire qui ne devrait
jamais se perdre !
février 2004
retour au menu
Et si les
boulangers partageaient la vie sociale de leur région ?
Dans le monde actuel,
le tissu social s’appauvrit de jour en jour, par manque de communication
et de solidarité. Le contact se fait rare et les hommes perdent le
plaisir de partager. Même échanger quelques mots aimables semblent
appartenir au passé. L’indifférence aux autres et un égocentrisme
narcissique conduisent l’individu à une solitude pesante.
Pourtant, l’être humain
a un besoin vital de se sentir intégré à une société et de partager ses
émotions et ses joies. C’est le paradoxe. Il opte de plus en plus pour
une société automatisée où le seul interlocuteur qu’il a, est l’écran de
son ordinateur, le terminal bancaire ou le « self scanning » d’une
grande surface et il se plaint du manque d’échange avec les autres.
Ce besoin de
convivialité et de partage donne une supériorité évidente à l’artisan
sur le commerce automatisé… Supériorité ? Certainement mais … à
condition qu’il ne soit pas (ou sa vendeuse) une machine à servir le
pain et à encaisser l’argent, son esprit étant occupé à calculer le
temps qu’il lui reste avant la fermeture de sa boulangerie.
Il devient urgent, si
l’on en veut pas voir se fermer les derniers « petits commerces », de
rendre à nouveau l’atmosphère des magasins conviviale et chaleureuse.
Pour parler en termes de marketing, il y a des parts de marché à prendre
chez tous ceux qui souffrent (et le mot n’est pas trop fort) du manque
de communication actuelle.
Après avoir été
bousculé par des étrangers dans un transport en commun ou s’être énervé
dans la recherche d’un parking, avoir croisé dans l’ascenseur des
regards indifférents, pousser la porte d’un commerce où un sourire vous
attend et où l’on prendra le temps de s’enquérir de vos besoins pour
mieux les satisfaire, est la meilleure manière pour l’artisan de
fidéliser une clientèle qui lui assurera une vie agréable et
confortable.
Pour y arriver, les
recettes sont simples. Avoir l’amour de son produit, faire partager sa
passion à ses clients et les aimer parce qu’ils font partie intégrante
de la vie que l’on a choisi.
« La meilleure odeur
est celle du pain, le meilleur goût, celui du sel, le meilleur amour,
celui des enfants » a écrit le romancier Graham Greene. Le boulanger
a déjà le pain et le sel à sa disposition, il lui reste à redevenir
l’enfant qu’il a été lorsque qu’il découvrait le monde.
Aimer les autres et se
faire aimer d’eux. L’arme publicitaire totale. Vaincre l’indifférence
pour réussir. Partager la vie de la communauté à laquelle l’on
appartient !
Et à ce propos, j’ai
une suggestion à faire aux boulanger de Wallonie. Pourquoi ne pas
profiter du Tour de France qui partira cette année de Liège, pour
rallier, en trois jours Charleroi, Namur et ensuite Waterloo.
Tout le monde connaît
l’engouement de la population pour cette épreuve prestigieuse. Pourquoi
ne pas profiter de celle-ci pour partager ces moments de plaisir avec
ses clients en créant un produit spécial de boulangerie ou de pâtisserie
pour l’événement. Pourquoi ne pas s’entendre avec les confrères pour
mettre tous le même produit en vente dans toutes les boulangeries ?
Pourquoi ne pas éditer une affiche annonçant l’action spéciale ?
Pourquoi ne pas communiquer à la presse l’opération mise en route ?
Le moment idéal pour
communiquer et partager et recréer un nouvel intérêt pour vos
entreprises. Et cela ne pourrait être qu’un début. L’union réalisée dans
l’effort promotionnel pourrait être le point de départ d’autres
tentatives de « coller » à la vie associative.
Je sais que
l’Association des Commerçants de Liège prépare une concours d’étalages
sur le thème du « Tour et de la France » . je pense que d’autres
associations vont avoir la même initiative. L’action des boulangers et
des pâtissiers pourrait donc se joindre à l’effort commun, mais avec
cette particularité intéressante, une création spéciale pour l’événement
et sa communication auprès du grand public.
Que dire de plus sinon
que l’occasion est là, qu’elle est exceptionnelle et qu’il serait
dommage de ne pas l’exploiter ensemble ? Mais il faudra faire vite et
combattre les inerties habituelles des uns et des autres.
Un proverbe grec dit :
« Qui n'a pas envie de pétrir le pain tamise la farine pendant dix
jours ». Ce n’est pas à des boulangers que je vais apprendre cette
vérité qui servira de conclusion à cet article.
avril 2004
retour au menu
Internet et les boulangers
« Internet
sera
à l'économie
du 21ème siècle,
ce que l'essence fut au 20ème siècle. »
,voilà ce que déclarait Craig Barret, Président de Intel, société
productrice des microprocesseurs, véritable coeur des ordinateurs.
Cela fait un certain temps que je partage cette opinion et que j’essaie
de sensibiliser les patrons de petites entreprises wallonnes. Souvent,
ils me font la réflexion suivante : « je n’ai pas besoin d’Internet,
car mes clients ne sont pas internationaux, ni nationaux, pas même
régionaux, ils sont locaux. A quoi bon perdre du temps et de l’argent
pour avoir un site qui sera éventuellement visité par le monde entier ?
Je prendrai peut-être Internet pour « surfer » (ceci est le verbe
utilisé pour ceux qui voguent de site en site), sûrement pour utiliser
la messagerie électronique, bien plus rapide et moins cher qu’un
courrier ordinaire, mais jamais pour présenter mon entreprise ou mes
productions. »
Ils commettent une profonde erreur. Il est vrai qu’un japonais qui ne
comprend pas un traître mot de français et qui est à des milliers de
kilomètres de leur société, n’offre aucun intérêt pour eux. Par contre,
leur client direct, proche de l’entreprise consulte Internet lui aussi,
et pourra dès lors mieux connaître et apprécier son fournisseur local.
Quel est le commerçant ou artisan qui peut vivre sans une exposition de
sa production et l’étalage de son « savoir-faire » ? Internet est une
vitrine moderne. Comme le nombre de connectés au système est de plus en
plus important et qu’il touche toutes les couches de consommateurs, il
serait fou de la négliger. Déjà, l’on annonce pour bientôt, la
possibilité de l’utiliser via les téléviseurs, ce qui le mettra
désormais à portée de tous.
Donc, je désire attirer l’attention de mes chers lecteurs boulangers sur
l’atout incontestable qu’un site personnel peut présenter pour eux. Dans
mes précédentes chroniques, je suggérais à l'artisan de faire connaître
la maison qu’il exploite, en mettant à disposition de leurs clients, la
description exacte des différents pains proposés, de faire connaître le
nom exact et la composition des pâtisseries par le biais d’un petite
feuille distribuée. J’ajoutais même que l’idéal serait de présenter
également le patron et les diplômes, prix et récompenses qu’il aurait
obtenus dans l’exercice de son métier.
Un site Internet permet cette communication totale vers le client. Et
j’aimerais citer en exemple, un de vos confrères qui utilise ce moyen de
promotion d’une manière exemplaire. Je suis sûr qu’il n’est pas le seul
mais j’ai été ravi de la présentation que j’ai découverte sur la toile.
La page d’entrée présente le magasin. Bien, mais le menu des pages
consultables est une merveille.
« Qui sommes nous ? » illustre la carte de visite de la
boulangerie mais aussi, le patron et ses qualifications. « Où
sommes-nous ? » donne la situation géographique de la boulangerie et
l’itinéraire pour y accéder. « Nos activités » présente les
différents services proposés aux particuliers, aux traiteurs, aux
responsables de camps de vacances, etc. « Nos spécialités »
regroupe la description des produits (pains et pâtisseries). A ce stade,
la communication est superbe : une photo couleurs d’un certain nombre de
gâteaux et lorsque vous cliquez sur un de deux-ci, une fenêtre s’ouvre
avec sa photo et la description de sa composition. D’autres pages encore
montrent l’atelier, l’équipe au travail, etc…
Je ne puis vous décrire la totalité du site mais vous conseille de le
visiter à l’adresse,
http://www.aupetitprince.be.
Le patron de cette boulangerie virtuelle est Patrick Lust, il est
membre de la fédération et son magasin est situé à Chimay. Il est à
féliciter car sa démarche volontariste rejoint tous les conseils que
j’ai pu donner dans mes chroniques marketing parues dans le Moniteur.
Ce site démontre que les artisans boulangers et pâtissiers peuvent être
modernes, contrairement aux idées reçues et que l’avenir de la
profession ne pourra pas être remis en cause si les adaptations
nécessaires au marché se font. Qu’attendent les formateurs pour initier
nos jeunes à ces techniques nouvelles que sont le marketing et la
communication ? Sans cette volonté, l’initiative demeurera individuelle,
laissant les autres se débrouiller tant bien que mal dans un monde de
plus en plus concurrentiel.
REMERCIEMENTS
A
l’occasion de mon départ de la société qui m’employait comme responsable
du marketing et du lancement tout proche de mon bureau de conseil, j’ai
eu les honneurs du précédent numéro du Moniteur et je tiens à en
remercier tant Monsieur Albert Denoncin, son Président que Madame
Marianne Borckmans, son rédacteur, pour les éloges qu’ils ont eu à mon
égard et qui m’ont été droit au cœur. J’en profite également pour citer
tous les artisans qui, par le biais d’un courriel ou d’un coup de
téléphone, m’ont envoyé leur meilleurs vœux pour la suite de ma
carrière. Eux aussi m’ont montré l’estime qu’il m’accordait et pour
laquelle je les remercie sincèrement.
mai
2004
retour au menu
Etre un vrai
artisan
Il est souvent
difficile pour le particulier de distinguer l’artisan du petit
commerçant.
L’artisan est un petit entrepreneur indépendant qui vit essentiellement
du produit de son travail manuel : on peut citer par exemple les
cordonniers, les électriciens, les bouchers, les boulangers, les
coiffeurs, … Cela, c’est la définition qui est donnée habituellement.
Le Petit Larousse, lui,
nous donne comme définition, travailleur qui exerce à son compte un
métier manuel, souvent à caractère traditionnel, seul ou avec quelques
personnes (compagnons, apprentis, etc.) C’est déjà mieux mais pour le
« grand public », pour le consommateur en général, le mot artisan
représente beaucoup plus.
Permettez-moi de vous
donner ma définition (marketing) de l’artisan
L’artisan, c’est celui
qui possède à la fois de l’intelligence dans les mains et de l’habileté
dans l’esprit. C’est celui qui possède la tradition mais qui est capable
de la transcender dans une créativité respectueuse. C’est celui qui
travaille avec le cœur mais qui respecte les règles physiques de la
matière. C’est celui qui sait mais qui continue à apprendre. Il devient
même un artiste par l’originalité de ses fabrications quand elles ne
sont point répétitives.
« C’est
peut-être
chez les
artisans qu’il
faut
aller
chercher les
preuves les plus
admirables de la
sagacité de l’esprit,
de sa
patience et de ses
ressources », disait déjà Diderot,
philosophe français du 18ème siècle.
Aujourd’hui, c’est
cette image forte et exigeante qui donne encore un perception presque
magique du produit artisanal.
Cela reste la
révélation de la valeur du travail d’un individu, passionnément orienté
vers le produit idéal. C’est un morceau de sa pensée et de son existence
que le client achète et consomme, que ce soit un vase de cristal qui
meublera le salon pendant de longues années ou un pain savoureux
consommé en un repas avec gourmandise et plaisir.
Oui, la différence
essentielle entre le produit artisanal et le produit industriel se situe
dans la conception. D’un côté, la création d’un produit unique et de
l’autre, un produit standard élaboré rationnellement et reproduit à
l’infini. D’un côté, l’humanisation avec ses qualités et ses défauts, de
l’autre la mécanisation froide et invariable.
Comme Commandeur de la
Commanderie des Costes du Rhône, j’ai toujours aimé suivre le travail de
mes amis viticulteurs car le goût du vin change selon le climat qui a
accompagné la fructification de la vigne. Et c’est cela qui réjouit
l’amateur. Les variations de goût, de robe, de nez du vin d’un même
producteur, réveille ses papilles, attire son regard et plonge son
cerveau dans le bonheur. Bien sûr, le produit doit rester bon mais un
léger changement d’une année à l’autre garde l’esprit du connaisseur en
éveil. Une boisson industrielle, offrant toujours les mêmes
caractéristiques, ne peut que désaltérer une soif sans y ajouter le
plaisir d’une découverte.
J’aime établir un
parallèle entre le viticulteur et boulanger car ils sont tout deux
artisans dans le bon sens du terme. D’ailleurs, même dans l’histoire, le
vin et le pain ont toujours été donnés comme les deux éléments
indispensables au bonheur humain.
Il est facile de
comprendre l’artisanat en continuant sur un exemple concret, celui du
vin, qui donnera sûrement matière à réflexion aux boulangers et
pâtissiers.
Certains disent, je
bois du vin rouge, D’autres disent le vin français. Puis viennent les
consommateurs un peu plus avertis qui vous citent le terroir régional,
je préfère les Côtes du Rhône. Des amateurs, eux, vous diront qu’ils
aiment ou qu’ils n’aiment pas un cru comme le Châteauneuf du Pape.
C’est une hérésie de
déclarer cela quand l’on sait que cette appellation recouvre plusieurs
communes avec des sols différents, que 13 cépages sont autorisés mais
sans obligation de les incorporer tous et sans proportions vraiment
définies pour faire le vin. Châteauneuf du Pape, comme le Gigondas,
comme le Vacqueyras et tant d’autres, offrent un palette de goût, une
multitude de parfums selon le viticulteur choisi. Il y a autant de vins
différents qu’il y a de producteurs récoltants.
Pour le pain (mais
aussi pour la pâtisserie) le processus de choix est (ou devrait être le
même) Je mange du pain, soit. Je préfère du pain gris, très bien. Je
choisi le pain gris d’Ardenne, encore mieux ! Mais ce qui doit être
l’exigence majeure du client, c’est je ne consomme que le pain de chez
« XXXXX ». On y trouve « la patte » de Monsieur « XXXXX ». Il n’y a que
lui pour faire un pain pareil.
C’est cela l’artisan
boulanger qu’une clientèle, de plus en plus nombreuse, attend. Pour le
reste, laissez aux grandes surfaces et aux boulangers industriels faire
un pain toujours semblable, lassant à force de reconnaître le goût à
chaque fois que l’on le consomme.
Comment conclure cet
appel au réveil professionnel, sans donner deux citations, la première
de Montaigne, « j’ai vu en mon temps cent artisans, cent laboureurs,
plus sages et plus heureux que des recteurs de l’université », la
seconde de jean de la Fontaine, plus courte mais illustrative de ma
chronique « A l’œuvre, on connaît l’artisan ».
Paraphrasant ce
dernier, j ’aimerais qu’au pain, l’on reconnaisse désormais le
boulanger !
juin 2004
retour
au menu
L’imagination
au pouvoir
En
1968, au mois de mai, des milliers d'étudiants descendaient dans la rue
avec un slogan qui n'était certes pas nouveau mais qui reste
d'actualité. «L'imagination au pouvoir». De ces jeunes contestataires
qui voulaient changer le monde, il ne doit pas rester grand-chose. L'âge
adulte, les contraintes sociales et économiques, l'arrivée dans les
sphères de pouvoir ont érodé les aspirations de renouveau et les ont
installé, pour la plupart dans un conformisme béat.
Plutôt que de leur reprocher l'abandon d'un idéal politique, c'est
l'oubli et la disparition de ce merveilleux slogan qu'un spécialiste du
marketing comme moi, nullement engagé sinon dans la survie des
entreprises, leur reproche amèrement. Nous vivons dans un monde de vieux
où nous inculquons des principes de vieux à des jeunes qui le sont de
moins en moins. Dans le fond, les dirigeants d'entreprises, de la
multinationale à ceux de la PME, les politiques, des ministres aux
échevins communaux, presque tous, se conduisent comme les vieux ivrognes
d’une blague trop peu connue et cependant trop réelle pour faire rire
longtemps.
A
deux heures du matin, à quatre pattes sur un sol boueux, deux ivrognes
cherchaient sous un réverbère les clés que le second avait perdus. Il
pleuvait à verse, un vent glacial soufflait, et les deux hommes
s'obstinaient depuis une heure à tourner autour de ce luminaire.
Soudain, le premier, lassé de cette recherche pénible demanda au second
s'il était bien sûr de les avoir perdues à cet endroit. Et celui-ci de
lui répondre: «Cela, je ne le sais pas. Mais ici, au moins, il y a de la
lumière».
Notre monde en difficulté est dans ce cas tragi-comique. Nous ne
trouvons pas les solutions pour répondre à nos problèmes mais nous
continuons à essayer de les élaborer selon les anciens schémas de pensée
qui nous ont conduit à cette situation.
Nous nous cramponnons à des idées reçues et emmagasinées et nous avons
peur de nous en écarter. Ce n'est pas pour rien que l'innovation, dont
tout le monde parle, est la tactique industrielle ou commerciale la
moins utilisée dans notre pays. Sans vouloir être un donneur de leçons
philosophiques, force est de constater que «faire simple» n'est plus le
processus de pensée favoris de nos dirigeants. Des milliers d'heures
sont dépensées par des intellectuels pour essayer de renforcer par de
nouvelles complications, la restauration d'un monde en asphyxie.
C'est Michel Audiard, le regretté scénariste qui faisait dire à un de
ses héros dans le film « Un taxi pour Tobrouk » : «un
con
qui marche, va plus loin qu'un intellectuel assis».
Cette phrase est devenue une de mes maximes favorites et me rappelle
souvent à l'ordre quand mon esprit a tendance à entrer dans le moule de
l'intellectualisme à la mode. Ce qui compte vraiment, c'est d'avoir le
«bon sens paysan» et revenir aux réalités de la rue dont s'écartent de
plus en plus les théories, pour ne pas dire les endoctrinements de nos
grandes écoles. L'ordinateur est finalement une mémoire et une manière
de trier les données qui s'y trouvent mais n'est certainement par
l'oracle souverain. Les conseillers ne sont pas les payeurs et ce dicton
est d'autant plus vrai que l'on a tendance à avoir toujours les mêmes
conseils des mêmes personnes.
C'est pourquoi je lance
un appel à votre créativité. Toutes les recommandations que l'on vous
donne, que je vous donne, doivent être des incitants à la réflexion et
non des règles à observer scrupuleusement. Chaque boulanger est
différent, son produit est différent, son magasin est différent et sa
clientèle est différente.
Comment penser que
l'exemple donné par les autres est le bon exemple alors que la diversité
est la loi générale des individus. Faites des nouvelles fabrications,
modifiez vos recettes, ouvrez vos portes et offrez le plus large sourire
à vos clients. Le monde est de plus en plus terne et gris et les êtres
humains s'enfoncent dans la solitude de l'automatisation à outrance et
de la pensée conformiste.
En mai 2004, j’incitais
tous mes lecteurs à mettre en valeur leur savoir-faire par le biais du
passage du Tour de France dans notre région. Je leur suggérais une
création spéciale pour l’événement, un produit qui tenterait
l’utilisateur par son originalité ou une vitrine qui accrocherait l’oeil
du badaud sur le magasin. Quelque chose de sympathique qui ouvrirait un
dialogue entre l’artisan et son client.
Hélas, l’inertie
fut la règle générale et lorsque je faisais part de mon
étonnement aux commerçants que je visitais, ils me répondaient
n’avoir pas le temps et n’être pas convaincus de l’utilité de la
chose. Et l’élément humain dans tout cela ? Et la manifestation
de votre personnalité ? Il faut que le boulanger que vous êtes
ressemble plus à un personnage de Marcel Pagnol qu’à celui des
« temps modernes » de Charlot.
En plus de votre
pain, offrez le plus beau cadeau qui soit à ceux qui choisissent
de pousser votre porte: la joie de vivre et la convivialité.
Ces réflexions ne sont certes pas scientifiques
et ne se trouveront jamais dans un manuel d'enseignement mais
elles peuvent vous apporter ce qu'un jour mon grand-père m'a
donné lorsqu'il m'a dit «Votre vie ne sera belle, René, que par
les efforts que vous accomplirez et que par le refus absolu
d'une médiocrité commune».
Un artisan est condamné à l'effort et au refus de
la banalisation de son produit, c'est le message que j'aimerais
faire passer par le biais de cet écrit. |
Le chocolatier Franz a honoré le Tour de France
par des œuvres réalisées en chocolat.
Travail admirable mariant le chocolat belge et l'artisanat
liégeois. |
septembre
2004
retour
au menu
La publicité
Qui
ne connaît pas la publicité? « C’est l’activité ayant pour objet de
faire connaître une marque, d’inciter le public à acheter un produit, à
utiliser un service, etc. », nous dit le Petit Larousse. C'est un
mot qui est souvent employé pour appuyer toutes les demandes de commande
justifiées ou injustifiées de la part des vendeurs d'espaces
et de moyens
publicitaires.
Mais traçons une brève
histoire de la publicité.
Des formes de publicité
pour des produits ou des marchands ont probablement existé depuis que le
commerce est né. Les premières manifestations furent vraisemblablement
vocales, les colporteurs annonçaient par des cris la qualité et le prix
des marchandises proposées. Qui ne se souvient des «cûtè peûres» des
marchandes de poires cuites ou des «chauds, les marrons chauds» des
forains, venus du fond des temps?
Des symboles ou emblèmes
furent également utilisés comme enseignes pour identifier les différents
corps de métiers dès la Rome antique.
Le développement de
l'imprimerie augmenta très fortement les possibilités de réclame. Ainsi,
l'on trouve déjà une publicité en 1710 dans un journal anglais, le
Spectator
pour un dentifrice : « Poudre
incomparable pour le nettoyage des dents qui a donné la plus grande
satisfaction à la plupart de la haute et petite noblesse ».
Enfin le vingtième
siècle, avec l'évolution des techniques de communication et l'expansion
économique et industrielle a fait exploser la technique publicitaire.
Désormais les journaux, la télévision, les transports en commun, les
caddies, les stades, les maillots, les casquettes, les sachets de sucre,
les ballons dirigeables, le journal de classe, le ticket de caisse, tout
ce qui peut supporter un message, une image ou un slogan, devient
support publicitaire.
Nous sommes bien loin de
la marchande des quatre-saisons passant parfois dans la rue et de
l'enseigne du bistrot de quartier. Les néons, les projections laser, les
couleurs fluorescentes accrochent les yeux. L 'évolution est tellement
importante qu'une véritable révolution va devoir intervenir. Les
agressions visuelles et auditives publicitaires sont tellement
nombreuses que l'ordinateur remarquable qu'est notre cerveau établit des
filtres qui font que le message publicitaire est ignoré par la
conscience, sauf en cas d'intérêt réel ou par la répétition ou la
puissance du message.
Les publicitaires
avertis vous diront que les messages non remarqués consciemment sont
efficaces car ils seront enregistrés dans l'inconscient du sujet. Peu
importe, toute cela amène à la conclusion que pour être perçu
correctement par le client, le message publicitaire doit l'intéresser et
l'émouvoir et cela demande une prise en compte sérieuse de ses
motivations d'achat et le choix judicieux du support. Cela est d’autant
plus vrai lorsque le budget est limité, empêchant une présence très
importante sur tous les médias car le coût/contact devient seulement
accessible aux grands groupes industriels et financiers.
Quelle doit donc être
l'attitude du chef d'une P.M.E. comme une boulangerie ou une pâtisserie?
Bien sûr, la publicité
représente des frais généraux qui se déduisent au niveau fiscal, mais
une bonne gestion oblige à valoriser le mieux possible chaque franc
dépensé. Que faut-il faire, dans ce cas, pour bien gérer son budget
publicitaire?
1.- Comment prévoir le budget ?
Il
existe différentes possibilités. Déterminer un pourcentage du chiffre
d'affaires de l'année précédente, soit un pourcentage du chiffre
d'affaires prévu pour l'année ou encore un montant fixe. Ce budget
admis, il faudra doser les dépenses pour ne pas le dépasser et
l'utiliser sur toute la période envisagée (la campagne publicitaire). Il
serait fou de prendre une insertion dans un annuaire téléphonique qui
absorberait la totalité du budget établi pour l'année.
2.- Comment établir la cible ?
Tout le monde n'est pas client potentiel pour un
produit, aussi il faut analyser avec soin qui le message devra toucher.
Un habitant de Waremme ne peut être client d'une boulangerie de Verviers
que par hasard de même qu'une fanatique de fitness ne sera probablement
pas une grande consommatrice de sucreries. Cela veut dire que publier
une annonce dans un journal qui est lu par 1.000 lecteurs locaux sera
moins chère et donnera de meilleurs résultats que celui qui serait lu
par 100.000 lecteurs dont seulement 200 locaux. De même une affiche pour
une confiserie sera moins payante dans un centre de remise en forme que
dans une école secondaire.
3. - Quelle image donner ?
Tout fabricant ou commerçant connaît les qualités de ses produits et
désire que l'image donnée au client correspond à celles-ci mais elle
doit également correspondre à celle que le client s'en fait. L'analyse
de l'image que l’on veut donner, va donc offrir une série de choix à
faire concernant le message et les supports que celui-ci devra emprunter
pour être crédible. Si l'image d'un pâtissier est celle d'un artisan,
faisant des produits de qualité supérieure qu'il désire vendre à une
clientèle de haut niveau et ne regardant pas au prix, il serait ridicule
d'annoncer que dans cette pâtisserie, le consommateur trouvera les prix
les moins chers de la ville.
4. – Comment établir le message ?
Le message publicitaire
doit être celui qui va toucher et émouvoir la cible choisie. Il sera
porteur de l'image de l'entreprise, de ses produits et devra être
utilisé pendant longtemps car c'est par la répétition qu'il s'imposera.
Souvent, le chef
d'entreprise se pose la question « Quelle qualité ou quel
particularité devrais-je souligner dans mon message? » et n'arrive
pas à y répondre. Sans être limitatif, je puis donner un excellent moyen
si le message veut d'abord s'appuyer sur la perception des clients.
Qu'il se pose simplement la question, «En dehors du hasard, pourquoi
mes clients actuels poussent-il ma porte? »
Dès la réponse trouvée,
il aura une base sérieuse pour créer son message. Des exemples de
réponses ?
-
parce que je suis le seul à proximité de ma clientèle;
- parce que je suis moins cher;
- parce que j'ai plusieurs cuissons par jour et que mes produits sont
frais;
- parce que je suis spécialisé dans un produit ;
- parce que tous mes concurrents sont des producteurs industriels;
- etc.
5.- Comment choisir le support ?
Il
devra être en fonction des critères ci-dessus énumérés
-
avoir un coût compatible avec le budget et permettre les répétitions
nécessaires ;
- toucher le mieux possible la cible choisie;
- ne pas porter préjudice mais coller à l'image que l’on veut
communiquer;
- permettre une bonne vision et compréhension du message.
Voilà quelques conseils pour déjà faire une meilleure publicité et
évitez surtout de la faire, comme trop de commerçants hélas! le font, au
coup par coup, selon le talent des vendeurs d'espaces publicitaires qui
les visitent. Quelle que soit leur bonne volonté, ils ne pourront jamais
avoir une vision totale et correcte de votre entreprise que vous seul
connaissez !
« Dans
le monde contemporain, le succès est dans une large mesure créé et
mesuré par la publicité » disait David Lodge, romancier anglais. Ce
n’est pas aujourd’hui que la concurrence est toujours plus intense, que
l’on pourra lui donner tort.
novembre 2004
retour
au menu
Les artisans vont-ils
enfin comprendre qu’il faut s'unir pour résister ?
Il
est traditionnel de présenter les meilleurs vœux pour l’année nouvelle
et je ne dérogerai pas à la tradition. Mes souhaits, comme chroniqueur
marketing, porteront essentiellement sur le plan économique.
Puisse cette année nouvelle vous permettre d’équilibrer vos comptes, de
voir votre chiffre d’affaires et vos revenus augmenter, car la réussite
professionnelle est une des bases essentielles du bonheur.
Mais, hélas, la concurrence est violente, le consommateur versatile et
le pouvoir d’achat moyen en baisse. Une enquête récente a même déterminé
que le consommateur belge diminuait son volume d’achat alimentaire.
Ces dernières années,
les supermarchés, les grandes surfaces et les hypermarchés ont fortement
augmenté leur nombre de clients et cela au détriment du petit commerçant
local.
Si les premiers clients
des premières grandes surfaces étaient attirés par des produits d'appel,
c'est-à-dire des produits vendus à des prix "cassés", l'on peut dire
que, de nos jours, beaucoup d'acheteurs font leurs courses dans ces
magasins par facilité et habitude. Les caddies à remplir le vendredi
soir ou le samedi font partie d’une culture nouvelle de l'homme pressé
du XXIe siècle.
Je crois, et les
stratèges des grandes surfaces le croient comme moi, que le client va
choisir son lieu d’achat sur l'image que l'enseigne donne, sur ses
facilités d'accès et de parking, sur la possibilité de faire toutes ses
courses en une seule visite et le plaisir de trouver tous les produits
dans un même endroit.
Face à cette puissance
d'attrait, le petit commerçant, même avec des prix compétitifs, est
terriblement désavantagé et devient de plus en plus un lieu de
dépannage, soit par la proximité de son magasin, soit par une gamme de
produits qu'il est seul à fournir, soit parce qu'il est sur le trajet du
retour du travail.
A
lui seulement, les petites ventes et les achats fractionnés, aux grands
magasins la presque totalité du panier de la ménagère.
Pourtant, le petit commerçant a généralement son magasin dans une rue,
un quartier, un village où se trouvent d'autres commerçants. Il les
connaît vaguement la plupart du temps et n'a jamais imaginé, face à ses
problèmes que par une entente locale, il pourrait s'intégrer dans un
véritable lieu de vente à même de fournir une large gamme de produits de
qualité, avec l'accueil que seuls les indépendants savent donner quand
ils le veulent.
Lorsque dans un quartier
ou un village, une boulangerie, une boucherie, une épicerie, un libraire
sont proches, le lieu de vente commun existe déjà. Si l'on peut y
ajouter quelques points de vente de vêtements, de quincaillerie, une
pharmacie, etc., le centre commercial devient réalité.
Comment peut-il être
viable ? Il faut que se crée une union de tous les commerçants qui le
composent et une volonté de travailler ensemble en s'épaulant les uns
les autres. Celle-ci pourra créer des événements, des promotions, des
publicités communes. Elle pourra surtout se défendre contre les pouvoirs
communaux qui, pour des raisons économiques, ne soutiennent pas toujours
idéalement leurs commerçants indépendants.
La
facilité d'accès et le parking sont très importants. Que l’association
nouvelle exige des édiles communaux la réalisation des infrastructures
permettant l'un et l'autre. Quand un hypermarché s'installe et crée des
perturbations dans la circulation, les pouvoirs publics installent des
feux. Quand un quartier commerçant meurt d'asphyxie, ils ne font rien.
Cela n'est pas possible et tenable et seule une union soudée des
commerçants d'un endroit devrait permettre d'obtenir les aménagements
nécessaires à sa vie.
S'unir pour résister est dans le titre de ma chronique et croyez bien
que le petit commerçant est souvent rétif à cette entente. Lorsque
l’Association des Commerçants de Liège a appelé ses membres à participer
à un concours d’étalages à l’occasion du départ du Tour de France, seule
une petite centaine d’entre eux a répondu à la demande. Pourtant,
n’était-ce pas l’occasion de montrer au consommateur qu’il n’y a pas
seulement que dans les nouvelles galeries commerciales qu’une belle
animation peut exister.
« Le
propre de l’indépendant est de dépendre des autres » ai-je déclaré
lors d’un exposé que j’avais donné à cette association. Mais lorsqu’il
est solitaire, qui l’écoutera ?, ajouterais-je aujourd’hui.
Les puissants moyens des
groupes de distribution continueront à raboter les clientèles jusqu'au
moment fatal où, comme en France dans certains villages, les habitants
devront faire nombre de kilomètres pour s'approvisionner en pain et
lanceront des appels désespérés pour obtenir la réouverture d'une
boulangerie ou d'un café indispensables à la vie locale.
" Demain, il sera
trop tard ! " Ce message doit passer dans l'esprit des derniers
hommes libres et indépendants que sont les commerçants, pour leur donner
le goût de la solidarité et de la lutte contre les difficultés qui les
menacent. Que 2005 soit enfin l’année de leur réveil !
décembre 2004
retour
au menu
|